La
direction de Sorin CRM a proposé aux syndicats de négocier un texte autorisant
le vote électronique lors des élections du Comité d'Entreprise et
des Délégués du Personnel.
A
la CGT nous considérons que ce procédé informatique de vote
via Internet, cher, opaque et dont l'inviolabilité ne peut pas être
garantie à 100 %, ne se justifie pas dans le cas de notre
société, composée de seulement 390 personnes établies
principalement dans le site de Clamart.
Nous
sommes surpris d'entendre la direction de Sorin CRM parler de "modernisation" alors
qu'elle interdit aux syndicats l'utilisation de l'intranet, de la
messagerie interne et des écrans d'affichage...
Nous
préférerions que la direction tire les leçons de ses erreurs
d'organisation lors des dernières élections, qu'elle accepte
d'accorder plus de temps lors du vote et qu'elle prenne toutes les
dispositions pour faciliter la participation de tous les salariés
(report des réunions, etc.)
Nous
estimons que rien ne peux remplacer la transparence des urnes
ni la participation active des salariés
au déroulement du suffrage.
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Vote
électronique : que dit la Loi ?
Le
recours au vote électronique dans le cadre des élections
professionnelles est permis par la Loi N° 2004-575 du 21 juin
2004 « pour la confiance dans l’économie numérique » :
«
Article 54 :
I.
- Le code du travail est ainsi modifié :
1°
La première phrase du premier alinéa de l'article L. 423-13 est
complétée par les mots : « ou par vote électronique, dans les
conditions et selon les modalités définies par décret en Conseil
d'État » ;
2°
La première phrase du premier alinéa de l'article L. 433-9 est
complétée par les mots : « ou par vote électronique, dans les
conditions et selon les modalités définies par décret en Conseil
d'État ».
II.
- La mise en œuvre du présent
article est subordonnée à la signature d'un accord d'entreprise.
»
Quelques
avantages
Pour les salariés
:
Le
vote électronique par Internet permet de ne plus être tributaire
des heures d’ouverture du bureau de vote ou des aléas de la poste.
Les
salariés, qui votaient généralement par correspondance, peuvent
continuer à le faire ou bien opter pour le vote électronique. Dans
ce cas ils auront une meilleure garantie du décompte de leur vote,
avec un accusé de réception du vote.
Le
vote électronique est censé supprimer les possibilités d'erreurs
conduisant au vote nul.
Toutes
les opérations logiques et de calcul lors du décompte et de
dépouillement sont pratiquement instantanées et sans erreur.
Selon
« E-votez », le prestataire choisi par la
direction, aurait effectué plus de 7.000 scrutins sans aucune
contestation dans les tribunaux...
Pour
l'entreprise :
L’entreprise
peut espérer une réduction des coûts d’organisation des
élections en simplifiant la tenue du bureau de vote et
peut-être de n'avoir à organiser qu'un seul tour de scrutin.
Le
dépouillement électronique, réduit le temps d’indisponibilité
des membres des bureaux de vote, des scrutateurs de liste et des
représentants de la direction.
Les
inconvénients
Risque
d'inégalité face à l'outil informatique (fracture numérique)
Le
scrutin doit être ouvert à tous sans distinction de fortune,
d’éducation ou de statut social . Or, les salariés, n'ont pas
tous le même niveau de maîtrise de l'outil informatique et ne
disposent pas tous d'un PC et connexion Internet. Cette forme
d’inégalité tant au niveau de la compréhension de l’outil que
de son accessibilité technique est contraire à la notion
d’universalité du vote.
Risques de
fraude
Aucun
système informatique n’est totalement inviolable, il peut
faire l’objet d’actions malveillantes. Il n’y a donc aucune
garantie absolue que les votes ne soient pas modifiés après leur
enregistrement. Cette crainte est accentuée par l’opacité des
systèmes informatiques propriétaires et fermés, qui ne leur
permettent pas d’offrir avec certitude la transparence du scrutin.
Il faut donc faire confiance à une
poignée d'experts alors que la procédure du vote papier est fiable
car elle peut être vérifiée par tout un chacun. Cela ne demande
pas d'expertise.
La
notion de suffrage libre signifie qu’un électeur doit
pouvoir :
-
Voter personnellement : or rien ne peut garantir
l'identité de la personne en possession du code personnel (comme
pour la carte Bleue).
-
Ne subir aucune pression lors du vote : or ce ne sera pas
le cas si la personne ne disposant pas d'Internet à la maison ni PC
à son poste doit voter dans l'entreprise et doit se faire aider par
son chef ou par un collègue...
Risques de
banalisation du vote et de la démocratie
Cette
banalisation conduisant à voter pour ses représentants comme pour
un candidat d’une émission de télé-réalité, a pour conséquence
un risque de dévalorisation du scrutin, de décrédibilisation de la
fonction d’élus, et à terme un affaiblissement de l'implication
démocratique.
Enfin,
contrairement à ce qu'on peut croire,
le
vote électronique par Internet n'augmente pas significativement le
taux de participation.
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Conformément
à nos engagements nous consulterons les salarié(e)s