Voici les propositions de la CGT/UGICT Sorin transmises à la direction de la Sté. Sorin CRM le 24 octobre 2013
Rappel :
Objectifs du dispositif
contrat de génération
Un accord négocié et/ou des aides
pour :
Faciliter l’insertion durable des
jeunes dans l’emploi par l’accès à un CDI,
Favoriser l’embauche et le
maintien dans l’emploi des seniors,
Assurer la transmission des savoirs
et compétences
Concerne les entreprises privées et
les EPIC (SNCF, RATP, CEA, RFF, ONF, ports autonomes, Réunion des
Musées Nationaux, IFREMER…) ;
Se substitue aux accords seniors ;
Une application différente en fonction
de la taille de l’entreprise ;
Pour les entreprises de plus de 300
salariés, les accords ou plans d’actions doivent être adoptés
avant le 30 septembre 2013 (on est en retard).
La
situation des jeunes est une urgence sociale !
(Chiffres INSEE- DARES-CEREQ, ANACT)
Un taux de chômage deux fois plus
élevé en moyenne que le reste de la population
En 2011, pour les jeunes sortis depuis
1 à 4 ans de la formation initiale, le taux de chômage est:
45.8% pour les peu diplômés ;
22.1% diplômés de l’enseignement
secondaire ;
9.5% diplômés de l’enseignement
supérieur.
Les jeunes femmes sont plus touchées
par le sous emploi (personnes travaillant à temps partiel et
souhaitant travailler à temps plein) que les hommes : en 2011, parmi
les jeunes de moins de 26 ans, 11% des femmes sont en sous emploi
contre 4% pour les hommes.
La
précarité
70% des premiers emplois sont des
emplois à durée déterminée ;
L’âge moyen d’accès au premier
emploi stable est de 27 ans contre 20 ans en 1975 ;
Parmi l’ensemble des 15-29 ans, 29%
des femmes sont en CDD contre 24% des hommes ;
11% des premiers emplois sont à temps
partiel, 25% pour les femmes.
Le
déclassement
Un niveau de qualification qui
s’élève à :
42 % des jeunes sortant du système
éducatif entre 2008 et 2010 ont un diplôme bac+2 ou plus, contre
28% entre 1998 et 2000 ;
Mais à qualification équivalente,
ils occupent des emplois de niveau inférieur et sont moins bien
payés que les générations précédentes ;
En 2006, 35 % des jeunes de moins de 25
ans étaient payés sur la base du Smic, contre 15 % pour l’ensemble
de la population ;
En 2007, le 1er salaire d’une femme
diplômée à bac+5 était en moyenne de 1500€ net (1800€ pour un
homme).
Les
discriminations
Femmes/hommes
Essentiellement sur le temps partiel,
le niveau de salaire et de responsabilités.
Discrimination territoriale
A diplôme équivalent, le taux de
chômage est supérieur pour les résidents de « Zone Urbaine
Sensible » et leur carrière est plus précaire.
Origine sociale
Trois ans après l’entrée sur le
marché du travail, 37% des fils de cadres sont cadres contre 8% des
fils d’ouvriers. Après un master, 73% des fils de cadres sont
cadres contre 62% des ouvriers.
Handicapés:
Le taux d’emploi global des
travailleurs handicapés est de 36% contre 64% pour l’ensemble des
personnes en âge de travailler,
43% des travailleurs handicapés
cherchant un emploi sont âgés de 50 ans et plus,
53% de chômeurs de longue durée
contre 39% pour l’ensemble du public.
De nombreux jeunes sont en formation
dans les entreprises
1 million de stages, le plus souvent
peu ou pas rémunérés ;
L’apprentissage concerne 600 000
jeunes ( 5% des 15-29 ans) ;
dont 97 000 en 2008 préparent un
diplôme BTS ou + ;
Le taux de rupture moyen des contrats
d’alternance est de 17% avec des écarts selon les branches ;
Le quota à atteindre pour les
entreprises en 2012 est de 5% d’apprentis (pénalités).
Une
situation dégradée pour les seniors :
Pour les 55-59 ans, le taux d’emploi
est de 67.6% pour les hommes et de 60.6% pour les femmes,
Pour les 60-64 ans, il est
respectivement de 20.4% et de 17.4%,
Le taux de chômage des 55-64 ans est
passé de 4.6% à 6.5% entre 2008 et 2011,
La part des demandeurs d’emploi qui
reprennent un emploi diminue à partir de 55 ans (1,5% à 55 ans et
1% à 60 ans et plus).
Nos
propositions
L’accord contrat de génération ne
doit pas être le prétexte à une remise en cause défavorable de
l’accord seniors. Au contraire, ce doit être l’occasion
d’obtenir plus de droits pour les seniors.
- conserver le cabinet Optima-Retraite
- 100% des salariés de plus de 50 ans devraient pouvoir bénéficier d’un entretien annuel d'orientation à leur demande
- Au moins 90% des demandes DIF accordées
- La majorité des demandes de CIF accordées avec un engagement ferme de la direction de compenser la partie financière non prise en compte par le FONGECIF (formation, salaire...)
Vrai aménagement des fins de carrière
(voir nos propositions)
aménagement et allègement des
horaires et de la charge de travail,
simplification des demandes,
tutorat et transmission du savoir
faire...
Mis en place d’indicateurs pertinents
et d'objectifs plus ambitieux.
Demande
d'informations supplémentaires à inclure dans le diagnostique :
Contrats : CDD (pourcentage d’embauches
CDD/CDI), intérim, stages, alternance, contrat professionnel,
ancienneté moyenne, niveau d’études à l’embauche ;
Temps partiel : les secteurs, le genre,
TP choisi et/ou imposé ;
Départs : âge moyen, modalités
(invalidité, retraite, rupture conventionnelle..) ;
Salaires: comparaison
salaire/poste/qualification/sexe/zone de résidence ;
Accord seniors du 17 décembre 2013 :
bilan quantitatif et qualitatif par domaine d’actions pour en tirer
les enseignements.
Mieux expliciter les liens GPEC (pas
assez clairs dans le diagnostique)
Organisation
du travail :
Questions :
Comment est organisé le tutorat dans
l’entreprise ?
Quels sont les modèles les plus
utilisés dans la branche ?
Comment est organisée l’intégration
des jeunes embauchés ?
Comment est structurée la formation
des salariés jeunes et seniors ?
Comment sont organisées les
transmissions de compétences entre les salariés (descendantes,
ascendantes, mixtes..) ?
Comment est prise en compte la
prévention de la pénibilité du travail des salariés ?
Comment sont répartis les jeunes et
les seniors dans l’entreprise ou la branche ?
Gestion des emplois et des
compétences : intégrer
dans le diagnostic :
les prévisions d’évolution des
compétences ;
dresser le bilan du plan (formation,
les adaptations des compétences aux emplois, le développement des
qualifications des salariés..).
Réduction de la précarité:
Nous
proposons deux objectifs chiffrés :
Objectif en pourcentage de
transformation de contrats courts en CDI temps plein (transformation
d’au moins 80% des CDD en CDI) ;
Objectif en pourcentage de recrutement
en CDI TP à l’issue de la période de formation en entreprise
(alternance, contrats de professionnalisation, stages…) ;
au moins 80%
Création nette de CDI temps plein
Objectif en pourcentage de nouvelles
embauches en CDI temps plein ;
Objectif de créations nettes
d’emplois.
Définir un pourcentage chiffré de
jeunes accédant à une formation leur permettant de progresser d’un
niveau de qualification dans les 3 ans suivant leur embauche, ou une
spécialisation supplémentaire (pour les plus qualifiés).
Pour
le référent senior : Obtenir
une formation, une décharge de travail, ainsi qu’une
reconnaissance financière des compétences mises en œuvre
(éviter que le référent soit le supérieur hiérarchique).
Limiter le nombre de jeunes, notamment
en stage et en alternance suivis par un tuteur (ex: 2 maximum).
La rémunération doit être basée sur
la grille conventionnelle ou sur le SMIC : la plus favorable doit
être retenue.
Sur l’alternance :
Objectif en pourcentage de recrutement
en CDI à l’issue du contrat, exemple : 60% d’alternants recrutés
;
Objectif de baisse du nombre de rupture
des contrats ;
Sur les stages :
Transparence: Inscription des
stagiaires dans le registre du personnel, rencontre au cours du stage
des IRP pour les informer de leurs droits ;
L’accès à tous les droits sociaux
de l’entreprise (prise en charge transports, restauration, œuvres
sociales de l’entreprise, mutuelle complémentaire) ;
Définition d’une grille de
rémunération dès le premier jour du stage, réévaluée selon le
niveau de qualification du stagiaire et la durée du stage
(obligation légale 30% du SMIC pour les stages de plus de 2 mois.
Revendication CGT : minimum 50% dès le premier jour.
Lutte contre les abus:
limitation du nombre de stagiaires par entreprise en même temps (5%
du nombre de salariés), délai de carence entre 2 stagiaires
(obligation légale: 1/3 de la durée du stage, revendication CGT:
durée équivalente à celle du stage).
Limitation à 6 mois par an de la durée
maximum du stage d’un jeune dans l’entreprise (intégrant les
interruptions éventuelles). Les années de césure des écoles
d’ingénieurs doivent être requalifiées en CDD.
Objectif de recrutement à l’issue du
stage, et déduction de la durée du stage de la période d’essai.
Prise à 100% des frais de transport
domicile-lieu de travail,
Temps de trajet compté comme du temps
de travail effectif,
Demande d'information :
Salaires: comparaison diplôme/salaires
pour les moins de 30 ans
Nous voulons obtenir un salaire minimum
d’embauche en fonction de la qualification,
Innovation : Crédit Impôt Recherche,
demande d'éléments sur l’insertion des jeunes doctorants
(pourcentage de recrutement CDI après la convention CIFRE,
reconnaissance du doctorat dans la convention collective),
Étudiants salariés : droits
pour les étudiants salariés (congés pour révision et examens,
aménagement des horaires…).
SENIORS
accord senior du 17/12/2009
«Les objectifs chiffrés de
l’entreprise, du groupe ou de la branche en matière d’embauche
et de maintien dans l’emploi des salariés âgés»
favoriser l’amélioration des
conditions de travail et la prévention de la pénibilité, notamment
par l’adaptation et l’aménagement du poste de travail
Nous
voulons obtenir : aménagements de postes, changements d’horaires,
allègements de la charge de travail, temps partiel bonifié...
Cinq domaines d'action :
- recrutement de salariés âgés dans l’entreprise ;
- anticipation des évolutions professionnelles et gestion des âges ;
- organisation de la coopération intergénérationnelle en terme financier;
- développement des compétences et des qualifications et accès à la formation ;
- aménagement des fins de carrière et de la transition entre activité et retraite, la formation et l’évolution professionnelle.
Ne
pas négliger l’aspect prévention
Faire
évoluer les méthodes de recrutement,
Recourir
aux contrats de professionnalisation,
Identifier
les besoins en formation des seniors,
Suivre
un indicateur des formations dispensées par âge,
Développer
des modalités de formations adaptées,
Aménager
les horaires de travail,
Proposer
aux salariés des missions ponctuelles leur permettant d’alléger
leur travail ou de trouver un "second souffle", par exemple
dans une fonction de tutorat.
LA FORMATION
L’accord
doit prévoir les modalités d’accès au plan de formation pour les
salariés âgés, les référents et les jeunes.
Il est particulièrement important de
s’assurer de cet accès pour les salariés seniors qui accèdent
statistiquement beaucoup moins à la formation que les autres, et en
général pour les salariés peu qualifiés pour lesquels la
formation est une condition de progression professionnelle et
d’adaptation au changement.
On peut, par exemple, encourager la
réalisation d’un bilan de compétences, favoriser leur entrée
dans des dispositifs de VAE etc.
TRANSMISSION
DES SAVOIRS ET DES COMPÉTENCES
« L’accord
ou le plan d’action définit des actions permettant la transmission
des savoirs et des compétences en direction des jeunes. » R
5121-28.
Il peut également préciser les
modalités de transmission des compétences en direction des salariés
âgés.
Les modalités de transmission des
compétences prévues par l’accord collectif ou le plan d’action
peuvent comprendre notamment :
la mise en place de binômes d’échanges
de compétences entre des salariés expérimentés et des jeunes,
l’organisation
de la diversité des âges au sein des équipes de travail,
organisation
et la valorisation du tutorat : actions proposées
- nomination des tuteurs ce qui devrait représenter une promotion (comme pour les experts)
- Prime exceptionnelle de 4000 euros net en cas d’insertion réussie du jeune
- Proposition de formations en priorité pour les séniors (en particuliers pour ceux qui ne souhaitent pas ou qui ne peuvent pas partir) afin de pouvoir évoluer vers d’autres postes.
L’ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE
Dans le cadre du contrat de génération,
il faut prendre en compte les questions d’égalité entre femmes et
hommes et la mixité des emplois entre jeunes et seniors.
Cela peut passer par une amélioration
de la mixité dans les métiers dans lesquels la proportion de femmes
et d’hommes est déséquilibrée. Si le niveau de qualification des
femmes est moindre que celui des hommes (ou inversement), il faut
prévoir des actions de formations ciblées sur ce déséquilibre.
Améliorer la mixité dans les niveaux
de responsabilités.
Améliorer la mixité dans l’accès à
la formation.
BINÔME
JEUNE/SENIOR
Nous
demandons la liste des salariés de l’entreprise :
- De plus de 50 ans
- De plus de 55 ans
- de plus de 57 ans
- de plus de 55 ans handicapés.
Pour
assurer un suivi au moment de l’embauche et au moment de la
signature de l’accord.
ÉVALUATION
L’évaluation du contrat de
génération : outil de contrôle et d’alerte pour les IRP.
Attention : ne pas se limiter à la loi
et aux textes réglementaires, les stipulations de l’ANI contrat de
génération restent en vigueur.
Articles R
5121-38 et 39 :