Élections professionnelles : Les cadres ont boudé la CGT, la direction se félicite.

Notre analyse : l'effet conjugué du vote Internet, de l'augmentation de la population cadres, de l'accentuation des inégalités salariales, de la peur de perdre l'emploi et de l'assimilation du discours patronal ambiant...

Le vote Internet, plus facile pour les cadres, a permis de doubler leur participation et a contribué à voter pour des étiquettes plutôt que pour des personnes en « virtualisant » l'acte démocratique.

La direction qui s'attendait visiblement à ces résultats, se félicite du succès de l'opération.

Si les cadres ont massivement voté CGC, c'est sans doute par réflexe identitaire, par une méconnaissance de nos actions syndicales et par l'assimilation du discours patronal omniprésent, alors que les non-cadres, impliqués, solidaires et surtout très attentifs à leurs droits, ont voté majoritairement CGT...

Certes on comprend que les VP et le 8 % de hauts cadres qui s'octroient 25 % de la masse salariale chez Sorin CRM n'avaient aucun intérêt à voter pour nous. Mais les autres ?

Des ingénieurs et des cadres, soumis à une pression croissante aux objectifs, pression qu'ils doivent ensuite répercuter sur leurs collègues, et qui subissent des évaluations de plus en plus intrusives et subjectives qui servent en réalité à sélectionner plus le conformisme que la compétence, entretenant l'insécurité professionnelle ?

Ces ingénieurs et cadres auraient intérêt à joindre un syndicat indépendant de la direction...

Pour l'anecdote, l'un de nos meilleurs candidats cadres, qui s'était fortement investi dans le CE pendant deux ans, n'a obtenu qu'une vingtaine de voix alors que le délégué CGC, élu au CE en 2011 avec 80 voix et dont la seule activité en deux ans a été de participer à la première réunion, a pourtant été réélu en doublant son score...

Cela montre que les cadres ont été nombreux à « liker » des étiquettes syndicales sans faire l'effort de vérifier le bilan des uns et des autres.

Faut-il conclure que la CGT devra adapter sa communication aux spécificités des cadres ?

Oui, bien sûr. Mais notre action et notre discours devront toujours être basés sur la réalité, et c'est pourquoi nous ne devons jamais renoncer à dire la vérité.

A l'avenir notre mission sera de mieux informer et d'impliquer ces cadres avant que nous finissions comme chez France Télécom...

Le syndicat CGT reste la première organisation syndicale chez Sorin

Nous remercions nos électrices et nos électeurs

Le syndicat CGT Sorin est la première organisation syndicale chez Sorin CRM.

Nous tenons à remercier de tout notre cœur nos électrices et électeurs car ils ont su percevoir et valoriser notre travail quotidien de défense de notre profession, de nos droits et acquis. Nous avons tenu notre parole et vous l'avez constaté.

Nous valorisons le vote des quelques cadres qui ont choisi de voter CGT car ils allient l'intelligence clairvoyante, le cœur et le sens de la solidarité collective.

C'est grâce à votre reconnaissance que nous sommes motivés à poursuivre nos efforts.

Des résultats très contrastés suivant la catégorie socioprofessionnelle :

La CGT a la majorité absolue chez les non-cadres.

Ainsi, chez les non-cadres la CGT atteint 68 % des voix contre 19,5 % pour la CFDT et 12,4 % pour les deux personnes qui représentent la CGC.

Chez les ouvriers la CGT représente 85,2 % des voix contre 14,8 % pour la CFDT.

Mais chez les cadres c'est le contraire : la CGT représente 14,9 %...

Conséquence :

L’équilibre est rompu au CE et aux DP où nous sommes maintenant minoritaires. Il nous sera plus difficile de contrecarrer les assauts de la Direction contre nos acquis.

POURQUOI VOTER CGT

Notre bilan 2011-2012

Difficile de dresser un bilan de deux ans d'action en quelques lignes, d'autant plus que les équipes d'élus CE et DP de tous les bords ont toutes travaillé à la hauteur de leur expérience et de leurs capacités individuelles et collectives :

Des bons résultats ont été obtenus au CE où les élus de tous les syndicats ont travaillé ensemble. Pour la première fois le secrétariat du CE a été exercé par la CGT et la trésorerie par la CGC/CFDT. C'est pourquoi nous nous étonnons que dans un tract, les DS CGC/CFDT s'attribuent entièrement ce succès en considérant que c'est leur CE alors que le CE est à tous les salariés.

A remarquer que le délégué CGC, élu avec la première majorité en 2011 et aujourd'hui candidat à sa réélection, n'a participé à aucune activité du CE pendant deux ans.

Pour notre part, nos élus et élues formés par la CGT se sont pleinement investis dans toutes les activités au CE, aux DP et dans le CHSCT en mettant en œuvre notre expérience organisationnelle. Au CE, en plus des réunions mensuelles et des activités sociales et culturelles que nous avons proposées, nous assurons une permanence chaque vendredi pour garder le contact avec les salariés.

Le secrétariat du CHSCT est assumé pour la première fois par une élue CGT. Les DP CGT ont collecté chaque mois des dizaines de questions, demandes et réclamations des salariés pour les transmettre à la Direction et ont assisté et défendu de nombreux salariés en contactant l'Inspection du Travail et nos services juridiques à chaque fois qu'il le fallait.

L'UGICT (la CGT des cadres) a organisé avec nous une présentation/débat sur l'avenir du système des retraites, dans la salle du restaurant.

Concernant la négociation des accords avec la Direction, les salariés savent que seule la CGT a informé et consulté régulièrement les salariés sur l'état des négociations et que le DS CGT a signé seulement les accords validés par la majorité des salariés. En moyenne un accord sur deux.

Un drôle de tract !

Les DS CGC/CFDT affirment dans un tract diffusé le 4 janvier, qu'ils négocient « fermement » avec la Direction alors qu'en réalité ils signent toujours ce qu'elle veut.

Par exemple lorsqu'ils ont rejeté notre proposition d'exiger ensemble une prime d'intéressement à la hauteur des bons résultats de l'entreprise et ont préféré signer une prime au rabais, représentant à peu près la moitié de ce que nous devrions percevoir. Idem lors de la négociation du temps de travail en 2008 avec pertes de jours de RTT, des temps de pause, horaires plus contraignants...

Certains salariés cadres qui ont connu d'autres entreprises moins performantes mais plus généreuses, s'étonnent de cette situation. (Voir notre proposition de calcul sur notre blog).

Chez Sorin CRM la galette est très mal partagée !

C'est incroyable que des délégués désignés par deux centrales syndicales (CFDT et CGC-CFE) s'expriment avec un langage patronal digne du MEDEF, en laissant planer des doutes sur la « pérennité des emplois » en parlant de « contexte économique difficile » pour justifier leur inaction, alors qu'ils disposent des mêmes informations que nous (Bilan social et économique, Rapport de l'expert comptable, etc...) qui prouvent que la situation économique de l'entreprise est très bonne.

Ils savent aussi bien que nous que les primes des dirigeants, corrélées aux résultats, ont explosé en 2011 (+35 % environ).

Aux salariés de juger le bilan de leurs élu(e)s.